Colloques, journées d'étude

2018

  • Journée d'études, Ethnographier le droit

PRI Terrains du droit (EHESS)/ Atelier Droit et Politique du labex TEPSIS
Vendredi 15 juin 2018
Lieu
: 54, Boulevard Raspail, 75006, Salle A1_08

9h : Accueil

9h00-9h30 :

Emilia Schijman : Présentation
Baudouin Dupret 
: Introduction – Ethnographier le droit
9h30-10h15 :

Lauriane Dos Santos : Négocier le droit ? Une ethnographie des pratiques judiciaires aux marges de l’Etat - Amazonie brésilienne

10h15-11h :

Deborah Puccio-Den : La responsabilité incarnée

11h-11h30 : Pause café

11h30-12h15 :

Julie Colemans : Ethnographier les émotions dans l’activité judiciaire

12h15-13h00 :

Fabien Le Bonniec
 : Chercher les différences… Une ethnographie des tribunaux dans le sud du Chili
13h-14h : Déjeuner

14h-14h45 :

Corentin Durand : Où est le droit en prison ? Pour une approche ethnographique de la  judiciarisation » de l’institution pénitentiaire

14h45-15h30 :

Barbara Truffin : La place de la culture et de l'ethnicité dans les accomplissements pratiques de la justice familiale en Belgique et en France : les familles à composante migratoire entre normes, faits et stéréotypes

15h30-16h15 :

Alessandro Buono et Emilia Schijman : Le propriétaire absent. Droits et responsabilités autour des biens vacants

16h15-16h45 :

Jacques Commaille : Conclusions

Présentation

Cette journée d’étude propose une réflexion sur la plus-value d'une approche ethnographique du droit. Loin de n’être qu’une simple démarche d’enquête, l'ethnographie a des implications théoriques et épistémologiques sur la conception que les sciences sociales ont du droit, de sa production et de son application.

La recherche sociologique a traditionnellement cherché à expliquer le droit soit en termes de rapports de force, de pouvoir, de domination, soit dans ceux de la modernité et de la rationalisation, soit encore comme traduction symbolique d’une culture intériorisée. Toutes ces perspectives gardent, sur le droit, ses manifestations, les phénomènes qui s’y rattachent et ses pratiques, un regard extérieur qui – pour paraphraser Dworkin mais dans un sens totalement différent – ne prend pas le droit au sérieux dans sa dimension praxéologique. L’ethnographie permet de dépasser ces approches pour s’intéresser au droit comme activité pratique. Dans cette perspective, il s’agit de retrouver ce « quelque chose qui manque » de la recherche sur le droit, à savoir l’ensemble de ces détails de l’action qui sont constitutifs du phénomène juridique.

Attentive aux points de vue indigènes, aux contextes de l’action ainsi qu’à ses contraintes matérielles, formelles et sociales, l’ethnographie permet de concevoir le droit d’une façon dynamique qui articule les normes et leur pratique, dans une relation indissociable. Entre une règle juridique formelle et son application, il existe en effet un espace de contingence que seule l’attention prêtée aux détails de l’action juridique permet de décrire de manière pertinente. Ce faisant, l’ethnographie du droit montre comment les pratiques juridiques se déploient, dans des formes d’accommodement, autour d’une norme de référence qu’il s’agit aussi bien d’appliquer que de contourner, de violer ou d’interpréter.

En mettant l’accent sur les acteurs et les pratiques du droit, cette journée invite à réfléchir aux conditions de construction de la légalité, et partant, aux liens entre l’ethnographie du droit et le politique.

 

  • Colloque, Dictature, Raison d’État, État d’exception : ruptures et continuités, théories et applications

Du 31/05/2018 au 01/06/2018

Renseignements

 


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